Marguerite de Navarre

A propos de l'auteur

Marguerite de Navarre

 

La première édition de L'Heptaméron publiée en 1558 par Pierre Boaistuau a pour titre Histoire des fortunez et ne porte pas de nom d'auteur. Cette édition est totalement incomplète et l'œuvre originale n'y est aucunement respectée. En 1559, un des familiers de la reine de Navarre, Claude Gruget, donna une autre édition ; les nouvelles furent replacées dans l'ordre qu'elles devaient avoir, le nom de l'auteur fut dévoilé et le titre Heptaméron donné au recueil. Toutefois, les passages scabreux n'étaient pas reproduits. Il fallut attendre 1853 pour obtenir à partir des manuscrits une lecture correcte de l'œuvre de cette contemporaine de Rabelais.

« Chez Marguerite de Navarre, le voile de la pudeur commence à devenir transparent, mais l'amant ce n'est pas encore l'homme et son sceptre, c'est Jésus. Pour elle, il est évidemment plus naturel de dire à Jésus ce qu'on dit couramment, mais en coulisse, à l’homme que l'on aime »


Ô Jésus-Christ, mon tourment et ma mort,

En mon tourment soyez-moi réconfort,

Et en ma mort ma vie être te plaise;

Embrasse-moi et m'aime si très fort

Que ton amour fasse en moi tel effort

Que fortement je t'embrasse et te baise.

Voir et dedans l'amoureuse fournaise

Fais-moi brûler pour être à toi semblable,

Afin qu'amour de désirer s'apaise

Par l'union du seul bien désirable...


Ces nouvelles, qui se veulent un pendant français au Décaméron de Boccace que Marguerite de Navarre fit traduire pour la première fois en français, ont longtemps fait partie de la littérature friponne. Mais c'est beaucoup plus que cela. En effet, Marguerite de Valois, reine de Navarre, sœur de François1er, fut une des premières femmes à décrire sans complaisance les aventures amoureuses (on dirait aujourd'hui « érotiques ») d'une époque qui redécouvre l'existence du corps, un tableau des mœurs françaises de la Renaissance.

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